Pour une autre réforme du collège

Pour une revalorisation de nos salaires

Nous sommes majoritairement en grève dans les collèges et les lycées aujourd’hui

Mais qu’attend le Ministère ?

Pourquoi dénonçons-nous la réforme du collège ?

Parce qu’elle borne le temps scolaire de l’élève à 26 heures hebdomadaires, en retrait par rapport à l’existant. Parce qu’elle réduit le temps consacré aux enseignements au profit de dispositifs mal définis et pourtant très encadrés, parce qu’elle fragilise des disciplines et des enseignements qui ont fait leurs preuves, parce qu’elle accapare le temps des professeurs pour l’organisation au détriment du temps consacré à la pédagogie elle-même, parce qu’elle instaure un fonctionnement bureaucratique de la vie pédagogique de l’établissement, parce qu’elle favorise l’autonomie de l’établissement qui se traduit toujours par plus d’inégalités, parce qu’elle ouvre de nouvelles perspectives profitables pour l’enseignement privé.



Qui finance la réforme du collège ?


Le gouvernement avait promis 4000 emplois d’enseignants en plus, soit 200 pour notre académie. Il n’y en a que 25 ! La réforme est financée aux deux tiers par un redéploiement : ce sont les lycéens qui financent la réforme du collège ! En lycée, 50 emplois manquent en effet à l’appel pour faire face à l’augmentation démographique !

Salaires en baisse, temps de travail en hausse.

En collège comme en lycée, nous en avons assez de la bureaucratie et de la réunionite, nous voulons pouvoir nous consacrer pleinement à nos enseignements. Pas d’interdisciplinarité sans heures de concertation ! Nous demandons le dégel de la valeur du point d’indice, bloqué depuis 6 ans, le doublement de l’ISOE part fixe et la reconstruction de nos carrières (début à l’indice de l’échelon 3, rythme plus rapide d’avancement, un échelon supplémentaire à la fin de chaque classe, un débouché sur l’échelle lettre pour chaque corps).



Quelle autre réforme voulons-nous ?


Une réforme qui réduise les effectifs et favorise le travail en petit groupe, qui favorise la coopération entre les élèves plutôt que la compétition, qui repense les programmes pour plus de cohérence et plus de pertinence, qui favorise la mixité et rompe avec la mise en concurrence des établissements, la concurrence déloyale du privé, qui démocratise le fonctionnement de l’établissement et qui s’appuie sur l’implication, la formation et le métier des professeurs au lieu de prendre les pratiques à revers.

Le SNES-FSU Aix-Marseille a lancé une grande enquête « Et si nous disions aussi ce que nous voulions ? » sur son site www.aix.snes.edu

La mobilisation est-elle efficace ?

Oui, elle l’est : le rectorat a dû reculer sur la fermeture des sections bilangues. 94% d’entre elles sont maintenues dans l’académie, et financées à hauteur de 4 h (le reste de 1 à 2 h selon les cas étant à la charge de l’établissement). Les trois dernières journées de formation n’auront pas lieu le mercredi mais sur des jours ouvrables. Des dérogations à la borne des 26 heures élèves pourraient être accordées. L’offre en langues anciennes et régionales, les sections sportives, les classes CHAM, les sections euro en 3° pourraient être maintenues mais leur financement serait à la charge de l’établissement.

S’agissant des effectifs par classe, la nouvelle typologie des collèges permet des hausses d’effectif mais face à la fronde, le rectorat s’apprête à en proposer une troisième version plus conforme à nos demandes.

Pourquoi faut-il abroger les textes du 19 mai 2015 ?

Tant que ces textes ne seront pas abrogés, les ajustements que nous obtenons par notre lutte sur les dotations, sur les sections bilangues, sur les langues anciennes … risquent fort d’être éphémères. Parce que ce sont ces textes qui imposent la mise en place de la réforme pour toutes les classes de la sixième à la troisième à la rentrée 2016, avec la charge de travail que cela suppose d’ici là ! Nous demandons également la réouverture des discussions sur l’évaluation des élèves (nouveau livret, nouveau brevet).

Que faire avec les dotations ?

Nous appelons à siéger dans les conseils pédagogiques consultatif, les commissions permanentes et les conseils d’administration de façon offensive : en février et mars, la préparation de la rentrée 2016 consiste à définir la structure de l’établissement par niveau et division, à répartir la dotation (HP et HSA entre les disciplines, à sécuriser les postes et réduire les compléments de service. C’est là dessus que le CA doit voter. Déconnectons le travail sur la DGH du travail pédagogique que l’institution nous demande sur l’AP et les EPI par exemple : celui-ci relève de la liberté pédagogique du professeur et des équipes, il peut se faire jusqu’à la rentrée et l’information du CA peut être reportée à plus tard.