La FSU réclame un plan de titularisation pour le million de précaires de la fonction publique.
La FSU a réclamé jeudi « un plan de titularisation » pour près d’un million de personnes en contrat précaire dans la fonction publique alors qu’elles effectuent le même travail que les agents titulaires.
Une centaine de personnes se sont rassemblées à l’appel de la fédération syndicale près du ministère de la Fonction publique où une délégation devait être reçue, dans le cadre d’une journée d’action consacrée au sujet à Paris, a constaté une journaliste de l’AFP.
Plusieurs délégations ont également été reçues aux ministères de la Justice, de l’Agriculture et de l’Education nationale, selon Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, qui chiffre à « 940.000 personnes auxquelles s’ajoutent 92.000 contrats aidés » le nombre total d’agents de la fonction publique concernés dans ses trois versants (Etat, territoriale, hospitalière), soit « 17% » des cinq millions de fonctionnaires.
« Qu’ils soient contractuels de droit public, recrutés en contrat unique d’insertion (CUI) ou fonctionnaires à temps partiel, leurs conditions d’emploi et de rémunération les placent souvent dans une situation insupportable », dénonce-t-elle.
Le dispositif prévu par la loi Sauvadet de 2012, qui visait à faciliter leur accès à l’emploi titulaire n’a rien changé, selon elle. La FSU ne l’avait pas signé à l’époque et demande la réouverture de discussions sur le sujet.
Ces agents précaires travaillent dans tous les métiers, « ceux de l’accompagnement au handicap, de la vie scolaire, 40% de ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche, les services vétérinaires dans l’agriculture (abattoirs), les services pénitentiaires, administratifs, la culture… C’est 38% des agents dans la fonction publique d’Etat et 50% dans la fonction publique territoriale », précise encore Mme Groison.
Ils cumulent les contrats temporaires, peu rémunérés, qui les privent de nombreux droits et ne sont pas pris en compte dans la durée, les privant d’accès à une titularisation, à une formation et aux concours, selon la FSU.
Dans l’académie de Bordeaux, « 50% des postes de médecins scolaires sont occupés par des non-titulaires et 10% des assistantes sociales, engagées sans congés maladie ni maternité, souvent moins payées que le smic et en situation d’endettement », dénonce Graziella Danguy, de la FSU Gironde.
Dans la justice, ce sont les traducteurs et conseillers pénitentiaires d’insertion qui en font notamment les frais et au ministère de l’Agriculture, « 300 enseignants ont été recrutés à la rentrée dont 200 n’ont toujours pas été payés », selon la FSU.
A Grenoble, une femme d’une cinquantaine d’années travaillant comme aide administrative (EVS) auprès d’un directeur d’école depuis six ans, témoigne gagner « 682 euros pour un contrat de 20 heures pendant 24 mois », une situation qui toucherait 65.000 personnes dans le premier et le second degré, selon la FSU.