Depuis le 18 décembre, à l’initiative des militants du SNES, les enseignants se sont fortement mobilisés pour refuser la modification du décret de 50 et les suppressions de postes, pour exiger que des négociations s’ouvrent sur nos services, pour que la « priorité à l’école » soit une question centrale du débat public.
Depuis le 18 décembre, à l’initiative des militants du SNES, les enseignants se sont fortement mobilisés pour refuser la modification du décret de 50 et les suppressions de postes, pour exiger que des négociations s’ouvrent sur nos services, pour que la « priorité à l’école » soit une question centrale du débat public.
3 mois après, et 4 grèves, 1 manifestation nationale, des grèves du zèle et des boycott du bac blanc innombrables … le bilan d’étape que nous pouvons faire aujourd’hui est très positif :
Tous les candidats ont été obligés de réorienter leur discours et leurs propositions sur l’Ecole, certains s’engageant à rétablir les postes supprimés ou à « sanctuariser » le budget de l’Education Nationale. Cela n’aurait pas été possible sans notre mobilisation et sans le soutien de l’opinion publique. L’idée d’un Grenelle de l’Education, que le SNES avait déjà portée à l’issue du mouvement anti-CPE, est reprise.
Tous les candidats ont dit ou fait dire qu’ils abrogeraient le décret Robien et ouvriraient des négociations sur le service des enseignants. C’est précisément la plate-forme de l’intersyndicale second degré. il n’est plus question de 35 heures.
Robien, isolé, a été obligé de répondre au mouvement par des concessions sur les carrières qui ne sont pas négligeables, bien au contraire : augmentation de 50% des possibilités de promotion à la hors-classe des agrégés, augmentation de 25 % des possibilité d’accès à celle des certifiés, cela fait environ 2000 collègues de plus qui pourront bénéficier de cette promotion cette année. Il s’agit là d’une véritable victoire à mettre au crédit de notre mobilisation.
Nul doute que le rapport de force instauré permettra également de peser sur les dossiers en cours, que ce soit pour les COPsy (le dossier de l’orientation est à nouveau à coeur de l’actualité), les CPE, les vies scolaires ou la précarité. Le discours du Recteur lors du CTPA de vendredi 23 mars était d’ailleurs beaucoup plus ouvert et prudent qu’il ne l’était depuis plusieurs mois. L’hypothèse d’un collectif budgétaire obligeant les services académiques à retravailler sur la rentrée 2007 n’étant pas évoquée comme une hypothèse d’école.
Alors, oui, au lendemain de la grève du 20 mars, nous pouvons nous féliciter de ce que nous avons réussi ensemble et apprécier le chemin parcouru. Cela doit nous donner de l’élan pour poursuivre nos actions afin que les promesses soient traduites en acte (il faudra bien un Grenelle de l’Education et un collectif budgétaire pour une autre rentrée 2007, il faudra effectivement que le décret Robien soir abrogé et que nos services soient allégés, il faudra bien gagner sur la précarité et les recrutements, sur le pouvoir d’achat). Il faudra bien aussi imposer nos propositions pour un système éducatif plus démocratique dans une société plus solidaire.
Alors, oui, forts de ces premiers résultats, nous voulons continuer :
1) le congrès national du SNES qui a lieu à partir de lundi à Clermont-Ferrand sera une nouvelle occasion de peser sur le débat public et sur les candidats.
2) continuons de partout les actions de terrain, allons à la rencontre de l’opinion publique et des élus pour faire connaître nos revendications.
3) préparons un Premier Mai imposant, entre les deux tours des élections présidentielles pour rappeler nos demandes aux candidats toujours en lice.
Laurent Tramoni