Après la loi de refondation de l’Ecole, les nécessaires créations de postes et le début de rétablissement de la formation initiale, il y a peu de changement dans le quotidien des personnels à cette rentrée. Les créations de postes ont été largement absorbées par la hausse démographique et les situations d’urgence à régler dans les écoles comme dans les établissements. Le problème lié aux effectifs par classe et aux conditions de travail (postes morcelés, non pourvus, manque chronique de remplaçants) n’est pas résolu. La question des pratiques professionnelles, de l’accompagnement et de la formation continue restent cruciales. Les attentes sont fortes et les chantiers ouverts par le Ministre devront y répondre.
La FSU continue de porter son projet éducatif pour la réussite de tous. Il s’agit maintenant d’imposer dans le débat éducatif l’exigence des dispositions nécessaires pour y parvenir. La qualité du temps éducatif pour les élèves de la maternelle au lycée, les conditions d’apprentissage et les exigences en termes de contenus sont déterminantes. Comme le sont dans le même temps celles d’amélioration des conditions de travail des personnels.
La charte de la laïcité peut constituer un appui pour faire vivre les valeurs républicaines. Elle doit maintenant se traduire par des actions pédagogiques dans les écoles et les établissements, et s’appliquer sur tout le territoire, en particulier dans les établissements d’Alsace et de Moselle. Elle doit concerner les établissements privés sous contrat.
Les ruptures annoncées et attendues dans la conception du « management » doivent se traduire concrètement par :
le renoncement au pilotage par des indicateurs superficiels
l’arrêt des préconisations infantilisantes,
des délais de consultation qui permettent une analyse et une réflexion en profondeur, et l’implication de l’ensemble des personnels.
Par ailleurs, les trop nombreuses « tolérances » dans l’application de la réglementation vont à l’encontre de l’égalité et l’intérêt commun.
La FSU avait alerté avec raison sur les mauvaises conditions de mise en place des ESPE à cette rentrée. De nombreux dysfonctionnements existent et rendent très difficile le travail des formateurs et des étudiants. Elle a dénoncé la précipitation dans la mise en place des ESPE et cette année devrait être une année de transition. Dans ce contexte, la FSU intervient pour que toutes les améliorations soient apportées dans la construction de la formation, dans le soutien aux personnels, mais aussi pour les étudiants et stagiaires actuellement en formation. Ce sera le rôle notamment du comité de suivi des ESPE. La FSU y sera vigilante.
Les premières élections au Conseil d’école et la mise en place du Conseil d’orientation scientifique et pédagogique (COSP) des ESPE, vont avoir lieu avant les vacances d’automne dans des conditions difficiles (décrets et dates). Elles revêtent une importance toute particulière pour pouvoir peser, à tous les niveaux de décision, sur l’organisation de la formation, la FSU doit être présente, visible, ambitieuse, au service des étudiants et des personnels. Un document FSU sera disponible sous 10 jours.
L’entrée dans le métier est toujours très difficile en cette rentrée (absence de formation, temps de travail devant élèves conjugué à poursuite d’études, salaire insuffisant…). A l’opposé, face à une crise bien réelle de recrutement, la FSU revendique de véritables prérecrutements.
Le conseil supérieur des programmes est l’occasion de remettre à plat la question des contenus à enseigner de la maternelle au lycée et de porter concrètement notre proposition de culture commune pour tous et de poursuivre notre lutte contre les tentatives d’imposer une « école du socle » que la loi n’a pas retenue. C’est aussi l’occasion de faire acter une élaboration des programmes scolaires plus démocratique et tenant compte de l’avis des enseignants.
Les discussions qui s’ouvrent sur la question des métiers sont particulièrement importantes. Ce chantier doit déboucher sur une amélioration pour l’ensemble des personnels, en termes de quantité, de durée et de qualité de travail. Il doit redonner sens aux missions de tous les personnels de l’Education et leur permettre d’exercer mieux leurs métiers au regard des exigences pour les élèves, garantir la bonne organisation et la bonne gestion du système éducatif. Les créations de postes sur les fonctions administratives et sociales ont été trop faibles en 2013 pour commencer à réparer les dégâts faits par 9 années de suppressions massives.
Dans le premier degré : rythmes, programmes, dispositifs « plus de maîtres que de classes » et « moins de trois ans », réalité de la priorité au primaire sont autant de chantiers très attendus. La FSU, avec ses syndicats, met tout en œuvre (espaces de mutualisation, rencontres sur le terrain…) pour agir avec les enseignants. Elle a obtenu qu’ils soient consultés sur les programmes et associés tout le long de l’élaboration de ces nouveaux programmes. Elle agit au plus près du terrain et met à disposition des outils pour que les conditions d’une vraie consultation soient remplies.
Sur la question des rythmes scolaires, une réécriture du décret est nécessaire. Outre la mise en place chaotique de la réforme, elle pose la place du périscolaire et la question de la confusion des missions.
La réforme ne peut être efficace sans concertation entre tous les acteurs concernés et sur tous les temps éducatifs. Elle ne peut se faire sans prise en compte de l’avis des enseignants. Elle doit s’appuyer sur les réalités du terrain et permettre des dérogations. L’égalité de tous les enfants, en proposant une péréquation et un financement pérenne par l’État, doit être assurée. Des rencontres avec les collègues sont organisées et une pétition va être lancée pour obtenir cette réécriture.
Après l’adoption de la loi d’orientation, les premiers textes d’application qui ont été publiés montrent une direction que la FSU ne peut accepter, comme une classe de 3ème qui se retrouve comme la classe de fin de la scolarité obligatoire, alors qu’il était urgent de repenser la transition 3ème/2nde pour permettre à tous les élèves des poursuites d’études.
Les cycles tels qu’ils sont définis et le conseil école-collège rapprochent les deux niveaux d’enseignement, dont l’articulation est par ailleurs à améliorer ; la FSU rappelle son opposition à tout projet d’école du socle. La FSU appelle les personnels à être particulièrement vigilants quant à la mise en place des conseils École-Collège dans les mois qui viennent, à ne rien se laisser imposer et y porter nos revendications syndicales, quand ils existent. Les votes en conseil des maîtres et en conseil d’administration serviront d’appui pour empêcher les dérives possibles. En tout état de cause, ces conseils Ecole-Collège doivent être au service des projets pédagogiques élaborés librement par les équipes et ce pour une meilleure réussite des élèves.
La FSU approfondira sa réflexion sur cette question aux niveaux local et national, à partir du bilan des actions mises en place parfois depuis longtemps par les équipes pédagogiques.
Alors que la loi a supprimé la note de vie scolaire et que la communauté éducative a très largement voté au CSE le vœu demandant la mise en conformité des textes réglementaires, le Ministère renvoie la question de sa suppression au CSP pour avis avant les vacances de décembre. Le constat qui en est dressé par la profession et la recherche sur son inefficacité et ses dérives est sans appel et la FSU ne peut se satisfaire de cette réponse. Elle appelle les personnels à refuser de participer à l’attribution de cette note et demande que la ministère prenne dès maintenant une mesure conservatoire pour suspendre la note de vie scolaire dans l’attente de l’avis du CSP.
Le ministère se refuse à tout aménagement des réformes du lycée, au motif qu’il faut laisser les dispositifs s’installer pour en faire le bilan. La FSU exige que des mesures immédiates soient prises afin de palier les conséquences les plus graves des réformes de Chatel en particulier en termes de conditions de travail, de respect des disciplines d’enseignement et de procédures d’évaluation.
Elle demande au ministère d’entendre les personnels et de diligenter dans les plus brefs délais un bilan honnête et sincère des réformes du lycée servant de base à une refonte de ces formations.
La FSU investit dès à présent le chantier de l’Education prioritaire (en lien avec le projet de loi relatif à la ville et à la cohésion urbaine, sans oublier toutefois les territoires ruraux concernés également) et propose aux personnels une enquête. Elle sera vigilante sur ce dossier particulièrement en ce qui concerne la carte de l’éducation prioritaire avec l’exigence de critères transparents pour les écoles et établissements concernés et l’importance d’un cadrage national. L’éducation prioritaire doit bénéficier de moyens spécifiques pour permettre des conditions satisfaisantes d’enseignement amenant chaque jeune au même niveau d’exigence que pour les autres secteurs. Il s’agit bien d’une logique de compensation et non de dérogation.
Le gouvernement s’était engagé à ce que tous les personnels soient consultés lors d’une demi-journée banalisée. La FSU dénonce le fait que dans certaines académies cette consultation ne concerne que les coordinateurs ; elle demande qu’elle soit étendue à tous les personnels.
Enfin, la FSU a proposé à l’ensemble des organisations syndicales, pédagogiques et associatives, un travail autour de la question de la complémentarité entre le scolaire et le péri-scolaire.
La chute des résultats à l’examen du Bac Professionnel (session 2013, après celle de 2012) et la persistance du taux de décrochage scolaire confirment le naufrage de la rénovation de la voie professionnelle et l’urgente nécessité de sa remise à plat.