Le congrès de la FSU fait le constat d’une situation toujours très dégradée. Sociale, économique, politique et écologique, la crise est aujourd’hui multiple. Les attentes sont fortes pour construire une société plus juste et le syndicalisme a la responsabilité de donner des perspectives en construisant des alternatives, en mettant en débat des propositions pour redonner confiance dans l’action syndicale, rassembler largement et agir […] La suite dans le texte action en pièce jointe.

Le 8ème congrès de la FSU décide :

- La FSU s’inscrit pleinement dans les actions et mobilisation contre l’état d’urgence, sa constitutionnalisation, la déchéance de la nationalité. Elle prend toute sa place dans les initiatives contre le projet de loi pénale. Elle prendra une part active dans le travail engagé avec les organisations signataires de l’appel « Nous ne céderons pas ! » en y portant ses revendications et cherchera toutes les possibilités d’expression et initiatives communes pour obtenir la sortie de l’état d’urgence et le refus de la déchéance de nationalité, le refus de la loi pénale.

- La FSU continue à dénoncer les conditions humanitaires et les atteintes aux droits dont sont victimes les migrants, elle leur apporte son soutien et s’engage à travailler dans la durée avec les organisations mobilisées et à interpeller le gouvernement sur ces questions afin d’apporter les réponses nécessaires. – Le mouvement syndical a la responsabilité de proposer des alternatives aux politiques d’austérité, de conforter les droits des salariés chômeurs et de mobiliser massivement les salarié-es, les chômeur-euses, les jeunes et les retraité-es pour peser sur les choix faits par le gouvernement. La FSU estime nécessaire une mobilisation interprofessionnelle pour laquelle elle se déclare disponible. Elle prend contact avec les organisations interprofessionnelles pour les appeler à se retrouver.

- La FSU appelle toutes les fédérations de fonctionnaires à se retrouver au plus vite pour préparer et peser sur le rendez-vous salarial. Pour construire la mobilisation des personnels, elle propose l’organisation d’initiatives le jour de l’ouverture des négociations afin de faire valoir la question salariale des agents de la Fonction publique (conférences de presse, audience auprès des préfectures, rassemblements, diffusion de tracts aux agents…). En fonction des propositions gouvernementales, la FSU s’engage à mener une campagne offensive, avec toutes les organisations syndicales qui le souhaitent, pour construire des mobilisations fortes et unitaires des personnels d’un haut niveau à la hauteur de l’enjeu. C’est pourquoi elle met en débat la proposition d’une grève unitaire et prendra la décision très rapidement. C’est cette détermination qu’elle portera dès les premières rencontres avec ses partenaires.

- La FSU décide de travailler à la rédaction d’une charte nationale du service public d’éducation en milieu rural (qu’elle rendra publique), charte garantissant à tous l’accès à un service public de proximité – La FSU s’adresse aux organisations de jeunesse notamment pour intervenir sur les questions d’éducation, de formation, d’emploi. – La FSU appelle à renforcer les moyens de Pôle emploi et à en garantir le cadre national et public. Sur la négociation ouverte de la convention UNEDIC, la FSU proposera des alternatives. La FSU agira notamment au sein du collectif unitaire dont les organisations de chômeurs sont parties prenantes. Partout où c’est possible, la FSU s’engagera pour qu’à l’occasion de cette négociation, de nouveaux droits soient garantis à tous, chômeurs et précaires. La FSU s’opposera au retour de la dégressivité des allocations chômage et à toute réduction de la durée et du montant de ces droits. – Face à la remise en cause du Code du travail, à travers la loi promise pour ce printemps, la FSU déjà engagée dans le collectif CQFD participera activement aux initiatives et actions qu’il proposera. Elle agira avec force auprès des ministères concernés pour défendre une législation protectrice des salariés et des chômeurs face aux projets avancés par le patronat. – La FSU réaffirme que les emplois publics doivent être occupés par des agents titulaires et exige l’arrêt des dérogations à la règle. Suite à ses actions engagées le 15 octobre dernier, la FSU propose une nouvelle initiative pour obtenir l’ouverture des discussions afin de permettre la titularisation de toutes et tous les non titulaires.

- La FSU dénonce la précarité dans l’ESR et soutient ses syndicats qui organisent une journée internationale contre la précarité et pour le développement de l’emploi scientifique dans l’ESR. La politique éducative et budgétaire continue de susciter la mobilisation des personnels. Les raisons sont multiples : absence de bilan des réformes précédentes, orientations en contradiction avec les objectifs affichés de démocratisation (rythmes scolaires, périmètre insuffisant de la nouvelle carte de l’Éducation prioritaire, insuffisance de créations de postes et de moyens de fonctionnement pour les missions d’organisation et de gestion du système éducatif, et pour l’accompagnement des élèves, des étudiants, formation des enseignants …). Contrôle et injonctions hiérarchiques se multiplient ainsi que des tâches administratives. Le temps manque ; la formation continue est exsangue ; les moyens pour réduire le nombre d’élèves par classe et des moyens spécifiques pour la prise en charge du handicap et pour l’aide aux élèves en difficulté font défaut. Ainsi, depuis huit mois, en dépit d’un mouvement majoritaire qui ne cesse de monter en puissance, la Ministre multiplie les signes de mépris à l’égard de la profession et prétend vouloir imposer à la rentrée 2016 une réforme du collège qui ne répond ni aux besoins des élèves ni aux attentes des personnels. La FSU soutient l’action de ses syndicats du second degré dans leur action pour l’abrogation de cette réforme aux antipodes de son projet d’école et l’exigence d’ouverture de discussions sur d’autres bases. En lien avec l’intersyndicale collège, ses syndicats proposeront un cadre national d’initiatives afin de continuer la lutte et amplifier la mobilisation (grève, manifestations). La FSU soutient les mobilisations et initiatives qui se développent en lien avec les parents et la perspective d’une prochaine mobilisation d’ampleur si le Gouvernement ne répond toujours pas. Elle exige que soit confortée la voie professionnelle sous statut scolaire. Elle revendique la concrétisation des annonces de la création de 1000 postes d’enseignants dans l’enseignement professionnel. Dans l’enseignement agricole et maritime publics, la FSU considère que des emplois nouveaux doivent être créés d’urgence afin de garantir l’accueil de tous les élèves et étudiants qui en font la demande. La FSU soutient la lutte engagée par le SNEP avec les enseignants d’EPS pour la réécriture des programmes EPS et la reconnaissance de la discipline dans le DNB. Elle appelle à signer la pétition réalisée à cet effet (site du SNEP). Dans le premier degré, le compte n’y est pas concernant la priorité au primaire alors que « toujours plus » est demandé aux enseignants avec toujours moins de temps. De plus, les salaires des enseignants des écoles sont parmi les plus bas des pays européens. La FSU continue de revendiquer une réelle et concrète priorité. Elle soutient la pétition « du temps, de la confiance et des moyens » qui vient d’être signée par plus de 20 000 personnes ainsi que la campagne pour l’ISAE à 1 200 euros à parité de l’ISOE. La FSU défendra dans les négociations à l’éducation nationale les besoins de carrières revalorisées et l’harmonisation vers le haut des indemnités en vue de leur intégration dans le traitement.

Compte tenu des difficultés de recrutements d’enseignants, la FSU s’engage dans une campagne publique pour mettre en avant ses revendications en particulier de pré-recrutements.

Les tensions liées à des pratiques managériales qui tendent à diviser, faire pression sur les personnels se multiplient et obèrent le travail en équipe. Il est grand temps de faire évoluer la formation des personnels de direction. À ce titre, les syndicats du second degré de la fédération travailleront à l’élaboration de propositions sur ce sujet visant à installer d’autres pratiques et les porteront auprès du ministère de l’Education nationale. Le ministère ayant fait état de son projet de faire évoluer l’évaluation des enseignants, il est important que les syndicats nationaux de l’éducation (enseignants, chefs d’établissement, inspecteurs) ouvrent ensemble un chantier de l’évaluation des enseignants afin de formuler, de façon concertée et cohérente, des propositions qui nourriront une position fédérale. L’Education de tous les jeunes, notamment ceux qui sont les plus en difficulté, est aujourd’hui un enjeu majeur. La FSU organisera à l’automne 2016 une grande initiative pour débattre, affiner et porter son projet éducatif. Elle propose la tenue de journées d’échanges et de débats dans tous les départements qui se conclura par l’organisation d’un grand colloque à Paris réunissant des délégués de la France entière. – La FSU continuera d’exiger une réforme progressiste de l’ordonnance de 45 régissant la justice des mineurs expurgée de toutes ses dispositions sécuritaires et restaurant la primauté de l’éducatif. – La FSU soutient la journée d’action du 31 mars, à Paris et en régions, appelée par l’intersyndicale culture, pour l’arrêt total des suppressions d’emplois dans ce secteur (10% des effectifs entre 2008 et 2015), pour l’affirmation de la tutelle ministérielle face à l’autorité préfectorale dans les DRAC, pour l’arrêt du statut dérogatoire des établissements publics culturels au regard du statut général de la fonction publique. La FSU soutient l’appel à l’action, émanant de l’intersyndicale culture, devant le Sénat le 11 février, jour du débat de la loi LCAP (liberté de création, architecture et patrimoine), contre les aspects les plus régressifs de cette loi, notamment en ce qui concerne l’archéologie. – La FSU continue de porter les revendications des travailleurs sociaux en prenant toute sa place dans les Etats Généraux Alternatifs du Travail Social (EGATS), et dans leur déclinaison en région. La FSU revendique l’accès à la catégorie A type sans nouvelle ré-ingénierie des diplômes, celle-ci ayant déjà eu lieu pour les travailleurs sociaux de niveau 3.

- La FSU appelle à la réussite de l’action intersyndicale initiée par le « groupe des neuf » pour la défense du pouvoir d’achat des retraités, en lien avec la lutte des actifs pour la revalorisation salariale et en continuité avec les actions antérieures. Dans les départements, les retraités exprimeront leurs revendications sous des formes diverses (manifestations, rassemblements, AG, audiences,…) avec le souci d’élargir l’arc unitaire. Par ailleurs, l’intersyndicale « retraités » a sollicité une audience auprès du ministère des finances pour exiger le rétablissement de la demi-part des veuves et veufs. La lettre, adressée à cette fin, a vocation à être diffusée largement. La FSU regrette la désaffiliation du SE-UNSA de la FGR-FP et rappelle son attachement à un outil unitaire pluraliste et combatif, point de convergence des retraités de la Fonction publique. – Extrême droite Face aux idées développées par l’extrême droite et au regard des résultats du FN aux élections locales, la FSU ne se résigne pas. La FSU agira contre la présence d’élus régionaux du Front National dans les CA d’établissements publics. Elle interpellera les exécutifs départementaux et régionaux pour que leurs représentants mandatés pour siéger dans les CA des établissements d’enseignement publics soient porteurs d’idées en accord avec les valeurs de l’Ecole et le service public. La FSU armera les personnels pour combattre les idées de l’extrême droite et exiger que l’institution joue pleinement son rôle de garant des valeurs républicaines.