Le Congrès académique du SNES-FSU Aix-Marseille s’est tenu les 21 et 22 mars 2012 au collège Vallon des Pins à Marseille. Le choix de cet établissement n’est pas anodin, un des établissements ECLAIR, dispositif qui organise une école à deux vitesses en renonçant aux ambitions scolaires pour les jeunes des quartiers populaires. Malgré un contexte difficile sur fond de crise économique, sociale et politique, le Congrès a su apporter des lueurs d’espoir et démontrer toute la détermination de notre profession. Ainsi les débats au sein du Congrès ont été fructueux et éloignés de toute pensée unique grâce au pluralisme interne du syndicat, toutes les tendances ont donc pu s’exprimer et participer activement à l’élaboration des mandats. Les 4 thèmes d’étude ont permis l’émergence d’idées nouvelles pour notre profession mais aussi sur la place du syndicalisme dans la société.
Thème 1 : Un second degré pour la réussite de tous
Le collège envisagé comme fin de la scolarité obligatoire et donc tourné vers l’école primaire est une idée rétrograde car le collège doit prendre toute sa place dans l’élévation des connaissances vers une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, ceci passe par un cadrage des grilles horaires nationales. Idée à contre-courant des diverses expérimentations mises en place pour dérèglementer les enseignements. La réforme du lycée a été contestée notamment dans ses aspects les plus désastreux (enveloppe laissée à l’autonomie de l’établissement, baisse des horaires d’enseignements, voie technologique délaissée…). Pour ce faire, le SNES académique propose un véritable plan d’urgence à mettre en œuvre à la rentrée en cas de changement politique.
Thème 2 : Des personnels reconnus, revalorisés, concepteurs de leurs métiers
La profession est asphyxiée par la multiplication des tâches et les conditions de travail dégradées, il est donc nécessaire d’introduire un temps de concertation entre équipe dans le service. L’augmentation sans précédent de la précarité rend obligatoire la mise en place d’un ambitieux plan de titularisation. L’évaluation des enseignants par le seul chef d’établissement est inacceptable. Pour autant, le maintien du système antérieur est loin d’être satisfaisant. Il faut trouver des moyens d’améliorer la reconnaissance du travail. L’évaluation par expert semble absolument nécessaire, mais il faut revoir les modalités pour qu’elle soit plus fréquente, moins partielle et qu’elle rende plus justice à l’ensemble des tâches effectuées par le personnel aujourd’hui prenant en compte le travail individuel et collectif. Cela pourrait conduire à minorer l’évaluation administrative du chef d’établissement pour augmenter un autre axe dans l’évaluation pédagogique. Le troisième point important est toujours la formation des maîtres avec des contraintes pesantes : la difficulté aujourd’hui à trouver des candidats pour passer les concours, la nécessité absolue de réintégrer une année de formation professionnelle à temps partiel, en alternance, après le concours, comme on la connaissait auparavant et allier le concours et la formation universitaire, aujourd’hui les étudiants vivent une année de M2 qui est quasiment infaisable et une année de stage redoutable.
Thème 3 : Pour des alternatives économiques, sociales et écologiques
Le Congrès a été le lieu de réaffirmation de l’attachement aux services publics de qualité garants d’égalité, d’une fiscalité plus juste, d’une retraite et d’une protection sociale accessibles à tous dans les meilleures conditions, d’une lutte contre toutes les formes de racismes et de xénophobies et du soutien aux peuples en lutte (Grecs, Palestiniens). Voulant apporter sa contribution aux réflexions, le SNES a pris position pour une politique de relance en France afin de faire face au problème de la dette.
Thème 4 : Pour la rénovation du syndicalisme
Sans se voiler la face sur les réelles difficultés liées à la syndicalisation, le SNES académique a conscience de la difficulté de faire vivre les S1 dans un contexte d’accroissement du pouvoir des chefs d’établissement et de la nécessité d’unir les forces syndicales sur des sujets concrets dans les établissements et dans les sections départementales. Or les rapprochements et l’unité syndicale ne peuvent se faire que sur des bases communes.
Le SNES est très présent au sein de la FSU puisque la majorité des secrétaires départementaux de l’Académie sont issus du SNES, les obligeant à être attentifs aux autres. Le besoin de travailler conjointement avec les autres syndicaux nationaux a été rappelé afin de faire vivre la Fédération.
Mandat d’étude au Congrès national du SNES : Redonner à la profession les moyens d’agir !
Le SNES Aix-Marseille propose à la profession de débattre sur des solutions alternatives dans le cadre du Congrès national, tout en réaffirmant son opposition au conseil pédagogique et en demandant son abrogation. Les équipes pédagogiques ont vu leur liberté pédagogique se restreindre et il est temps pour elles de créer un cadre collectif pour réaliser leurs projets en s’appuyant sur l’autonomie professionnelle. C’est dans une structure démocratique que doivent être pensées les modalités de travail au sein des établissements et sur une organisation entre pairs permettant tout à la fois d’être un lieu d’échange sur les pratiques, les projets et sur les difficultés du métier afin de rompre avec l’isolement.
Les votes du Congrès :
Rapport d’activité adopté par les syndiqués :
Les syndiqués du SNES Aix-Marseille ont approuvé le rapport d’activité académique 2008-2011 présenté par l’exécutif académique par 86,7 % de voix POUR (82,5 % en 2009, 82 % en 2007 et 79 % en 2005).
2,56 % des suffrages exprimés se sont portés en CONTRE (7,7 % en 2009, 3,7 % en 2007 et 8 % en 2005).
10,47 % des exprimés se sont abstenus (10 % en 2009, 14,4 % en 2007 et 13 % en 2005).
La tendance UNITE ACTION appelait à voter POUR, la tendance ECOLE EMANCIPEE à s’abstenir et la tendance EMANCIPATION à voter CONTRE.
Le rapport financier académique a été adopté par 87,59 % de voix POUR (81,8 % en 2009, 80 % en 2007 et 78 % en 2005).
Le rapport d’activité national a été adopté par 84 % de voix POUR (78 % en 2009, 78,7 % en 2007 et 73,5 % en 2005).
Le rapport financier national a été adopté par 86,93 % des voix POUR (78,4 % en 2009, 77,7 % en 2007 et 76,7 % en 2005).
Les votes sur les rapports d’activité académique et national, et sur les rapports financiers ont connu une participation à la baisse : 31,5 % des suffrages exprimés (46,3 % en 2009, 37,5 % en 2007 et 43,5 % en 2005).