Le Conseil Départemental de l’Education national (CDEN) réunit, sous la présidence de la Préfète, la co-présidence de l’Inspecteur d’Académie et du Conseil Général, les représentants départementaux des partenaires de l’Ecole dont des élus (maires, conseillers généraux,…), des parents-d’élèves et des élus du personnels (6 sur 10 pour les syndicats de l’EN FSU).
Ci-dessous le texte de la déclaration liminaire des élus FSU lors du CDEN du 22 novembre.
Malgré les difficultés liées au déroulement des élections professionnelles, un message fort a été lancé : le rejet de la politique gouvernementale de suppression de postes, de RGPP, de réformes rétrogrades du système éducatif, la confiance réitérée dans la FSU qui est de loin la première fédération dans l’EN (fait unique dans le paysage syndical français) et en ses syndicats nationaux enseignants et non enseignants, tant sur le plan national, académique que départemental.
Nous formulons le vœu que les nouvelles règles de démocratie sociale permettent l’expression d’un dialogue plus fructueux et une véritable prise en compte de la représentation des personnels, conditions indispensables pour la pratique de la démocratie dans nos services.
C’est ce que nous espérons pour notre département.
Force est de constater que les évènements récents liés à l‘évaluation des enseignants augurent mal de ce renouveau du dialogue social qui au niveau du Ministère est compris comme une action de communication par presse interposée, par fuites organisées ou pas.
Ce projet porte atteinte au sens même de nos métiers en évaluant non plus les activités pédagogiques mais les taches périphériques (participation à la vie de l’établissement) et la docilité des enseignants à appliquer les décisions du chef d’établissement, au détriment de leur liberté pédagogique et de leur statut d’enseignants concepteurs de leurs pratiques.
Un projet qui par la même occasion ralentit la progression de carrière permettant au gouvernement de faire quelques économies substantielles sur le dos des personnels.
Un projet rejeté unanimement par les syndicats de l’éducation qui appellent à la grève le jeudi 15 décembre.
Nous tirons aujourd’hui, avec un délai plus que tardif, un bilan de la rentrée 2011.
Ainsi, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, si vous pouvez vous targuer d’une rentrée techniquement réussie, elle est « éducativement » ratée !
Dans le premier degré 14 classes ont été fermées pour 3 ouvertures seulement. Le département rend 6 postes. Cela a pour effet immédiat une augmentation des élèves dans des classes à plusieurs niveaux, particulièrement en milieu rural. La scolarisation des 2/3 ans est en recul régulier. (le CMPP est fragilisé)
Les ouvertures conditionnelles de classes annoncées en juin se sont avérées nettement insuffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins, là où il faudrait plus d’école et mieux d’école.
Dans le second degré ce n’est pas mieux : les 5 suppressions de postes font automatiquement augmenter la pression sur nos collègues. Imposition des heures supplémentaires, multiplication des compléments de service : beaucoup de professeurs sont affectés sur plusieurs établissements, transformant les enseignants en nomades permanents passant leur temps et perdant leur énergie sur les routes. Ce qui relève aussi du risque et d’une non-prise en compte des enjeux du développement durable dans notre département. Ces enseignants ne peuvent plus s’impliquer dans les équipes pédagogiques ni dans les projets d’établissements. Et que dire des classes chargées avec plus de la moitié des classes de 6° qui ont des effectifs à plus de 27, dont 1/3 à 30 élèves. Quel début pour leur nouvelle scolarité ? Quelle réussite envisager ?
Les seuls effectifs qui augmentent (hormis ceux des effectifs/classe) sont ceux des personnels précaires qui ont de plus en plus de mal à se faire payer des services du rectorat.
La qualité du service est remise en cause.
Le remplacement est de moins en moins assuré à tous les niveaux d’enseignement.
La majorité voire la totalité des moyens de remplacement (ZIL ou TZR) est déjà employée sur des postes à l’année grévant d’autant les possibilités de suppléer les collègues absents.
Les secrétaires aides administratives à la direction d’école disparaissent. Qui va effectuer leur travail indispensable ? Les enseignants ? sûrement pas ! Il est maintenant question d’une enveloppe concernant ces emplois précaires en nette diminution. Le compte n’y est pas ! Le statut des personnels non plus : recruter des personnels précaires ce n’est pas digne, ce n’est pas efficace pour le service, cela ne résout rien sur le fond. La FSU soutient la démarche de plusieurs dizaines d’EVS qui réclament leurs droits devant les tribunaux prud’homaux.
La rentrée 2011 c’est l’an II de l’abandon de la formation des Maîtres.
Les 3 stagiaires professeurs des écoles qui « bénéficiaient » d’un répit en démarrant l’année avec un professeur titulaire dans leur classe (jusqu’aux vacances d’automne), sont mis au régime sec comme leurs collègues du second degré.
Cette rentrée a vu aussi arriver des étudiants en master 2 en alternance sans aménagement d’horaires de cours universitaires. Alors que nous dénoncions déjà l’année dernière une année trop lourde pour préparer sereinement le concours et le master 2. Que peut-on dire cette année pour ces étudiants qui doivent en plus assurer une journée de cours et toutes les préparations nécessaires, quel devenir pour ceux qui ne seront pas au concours ?
Espérons Mesdames et Messieurs les membres du CDEN que l’année scolaire qui vient de s’ouvrir sera celle de la raison,
la raison pour les agents de l’Education Nationale de continuer à se mobiliser largement pour la défense et l’amélioration du service public et de leurs conditions de travail et d’exercice de leur métier,
la raison pour les parents d’élèves, les jeunes de faire entendre leur voix aux côtés des personnels,
la raison pour le pays tout entier d’imposer un arrêt à cette politique régressive en matière d’éducation.