En quelques jours, les DRAC Alsace, Auvergne, Basse-Normandie, Franche-Comté, Ile de France, Languedoc-Roussillon, Lorraine, PACA, Pays de Loire, Picardie, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes ont fait part de leur rejet des conditions de travail qu’ils subissent depuis des années. D’autres DRAC vont également s’exprimer ces prochains jours. A chaque fois la colère se cristallise sur une RGPP imposée sous couvert de restrictions budgétaires et sans aucun scrupule par le Ministère de la Culture et, sans états d’âme, par les directions des DRAC.
Les agents des DRAC constatent :
La destruction progressive de leurs métiers et la perte de sens de leurs missions liées à la mise en place de pseudo « Projets de service », souvent imposés après une parodie de « dialogue social ». Il en est résulté une désorganisation des services accompagnée de mutations internes soumises à pression et chantage.
La réduction drastique des effectifs et des taux de vacance particulièrement élevés qui concourent également à la désorganisation des services, lesquels ne peuvent fonctionner qu’au prix d’heures supplémentaires non rémunérées, de recrutements de contractuels précaires ou de stagiaires bouche-trous.
Les conséquences désastreuses de la mise de place du progiciel « CHORUS », gouffre financier dont l’inopérance et les dysfonctionnements n’ont d’égal que les ravages qu’il produit sur la santé des agents.
L’inscription volontaire de certains STAP dans les politiques immobilières de constitution des Directions Départementales Interministérielles alors qu’ils n’avaient pas vocation à les intégrer.
Malgré ces difficultés croissantes, les agents des DRAC ont, durant toutes ces années, prouvé avec constance et détermination que leur sens du service public et du service rendu à l’usager était bien supérieur à celui des hauts représentants de l’État. De plus en plus nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui y laissent leur santé. Tous les jours les cas de surcharge de travail, de mal-être, de stress, de souffrance au travail et d’arrêts maladie se multiplient.
En même temps, la dégradation du service rendu génère une baisse d’image des DRAC.
Pourtant maintes fois avertis, les responsables du ministère et de notre administration centrale ne daignent en tenir compte, se contentant d’afficher cynisme et mépris. Dans les DRAC, les hiérarchies se révèlent impuissantes à trouver des solutions quand elles ne se singularisent pas par des méthodes de management opaques et brutales, un refus de tout
dialogue social ou la réduction des instances paritaires, quand elles daignent les convoquer, à de simples chambres d’enregistrement.
Pour débattre et construire ensemble notre avenir !
Par la multiplication de leurs mobilisations, les agents des DRAC lancent au ministre un sévère avertissement. Ils ont dépassé le seuil du supportable.
L’intersyndicale Culture au niveau national appelle tous les agents de toutes les DRAC à manifester collectivement leur ras-le-bol.
Toutes et tous pourront compter sur le soutien unanime des organisations syndicales signataires qui se tiendront à leurs côtés pour préparer au mieux, et dans la plus large unité et la solidarité, un mouvement d’action général dès la rentrée.
L’intersyndicale nationale appelle à l’organisation, début septembre, d’une assemblée des représentants des agents de toutes les DRAC.
Ce sera l’occasion de décider des actions communes et de réaffirmer auprès du ministre les priorités nécessaires à la mise en place d’une véritable politique culturelle de l’État en régions accompagnée des moyens indispensables à son application.
Paris, le 6 juillet 2011.