Depuis quelques années le gouvernement ne remplace plus un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Et les enseignants sont des fonctionnaires ! Alors, évidemment, même régime pour tout le monde. Mais comment faire pour que cela ne se voit pas trop ? Il faut éviter que les parents-d’élèves, qui sont aussi des électeurs, ne se rendent compte de la dégradation de l’encadrement scolaire de leurs enfants. La solution : supprimer les postes les moins visibles, mais qui ne sont pas pour autant les moins utiles, dont les titulaires remplaçants.
Dans les Hautes-Alpes, la pénurie de personnels sur ces missions est de plus en plus criante et ça commence à se voir ! Le Rectorat a notamment fait appel, au Lycée d’Altitude de Briançon, à un réparateur local de TV pour remplacer un enseignant de Génie électronique. Cette solution est intervenue après que les élèves de terminale STI soient restés sans cours au moins deux semaines, pour un enseignement qui a pour coefficient 9 au Bac, et des 1ères ST2D de septembre à Toussaint. Interrogés par les medias locaux, le Rectorat comme l’Inspection d’Académie n’ont même pas le courage d’assumer leur décision puisqu’ils prétendent que les remplaçants précaires sont toujours recrutés avec l’aval de l’inspection pédagogique régionale (en réalité mise devant le fait accompli) et laissent entendre aux journalistes qu’il existerait une commission de recrutement…
Tous ceux qui travaillent dans les établissements, et les personnels précaires au premier chef, savent qu’il n’y a rien de tel, qu’ils sont mis devant les classes sans préparation aucune et sans qu’ils aient eu à prouver une quelconque expérience pédagogique. Loin de nous l’idée de stigmatiser les personnes recrutées à Pôle Emploi par le Rectorat pour couvrir des besoins, en urgence, qui sont elles-mêmes les victimes d’un système complétement déboussolé.
En revanche, les personnels et le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré, tiennent à dénoncer cette situation scandaleuse qui, pour répondre au dogme aveugle et idéologique du non remplacement d’ un fonctionnaire sur deux, prive les élèves de remplaçants titulaires recrutés et formés pour assurer ces missions. La responsabilité de ces situations de plus en plus courantes dans notre département incombe entièrement à nos dirigeants qui mène sans discontinuer une casse orchestrée du Service Public d’ Education.