Il est adjoint administratif au service territorial de l’architecture et du patrimoine (STAP) des Hautes-Alpes (Unité territoriale de la direction régionale des affaires culturelles de PACA – Ministère de la culture et de la communication – MCC) et en charge de l’accueil, du secrétariat général du service et de son fonctionnement.
Il répond à nos questions sur la situation de son ministère et de son service.
Quelles sont les difficultés rencontrées par les agents du MCC actuellement ?
Sans grande surprise, les difficultés rencontrées sont celles de la fonction publique en général (RGPP et son cortège de suppression de postes, perte de sens des missions etc…).
Pour le MCC en particulier les emplois précaires et le recours au secteur privé sont légions (nombreux CDD d’agents employés dans les musées, les monuments etc), recours à l’externalisation de mission dévolues à des corps spécifiques d’agents (avec démantèlement d’équipes et ressenti immédiat sur les personnes et la qualité du service). Je pourrai également cité le statut des intermittents et leur indemnisation, le recours à des montages public/privé et la création d’établissement fonctionnant désormais comme des entreprises ou la rationalisation des moyen et des hommes prime sur les missions de service public (archéologie, musées nationaux, Centre des Monuments Nationaux) avec son cortège de perte de sens des missions et de souffrance au travail.
Mais aussi réorganisation des services de centrale « à la hache » (certains agents du MCC sont partis un soir de leur bureau et ne l’ont pas retrouvé le lendemain matin car relocalisé dans un autre bâtiment du ministère sans préalable, ni organisation ou rationalisation des missions et des locaux !)
Pour les services déconcentrés (en Région), les DRAC doivent faire face à une perte conséquente de personnels mais aussi de crédits y compris pour le financement de la culture (spectacles vivant, entretien des monuments historiques etc…).
Mon service, antenne territoriale de la DRAC pour l’architecture et le patrimoine a déjà dû essuyé des tentatives de fusion avec d’autres STAP limitrophes (Alpes de Haute-Provence notamment) pour des raisons encore une fois de rationalisation des moyen et des personnels (on répond à la pénurie organisée par la RGPP non pas par un constat d’échec avéré pour le service public et une remise en question mais par une accélération de la destruction en évoquant l’organisation du travail comme remède à la pénurie) On accompagne le changement, vers la sortie du service public…
Dans ce contexte, quels sont les problèmes spécifiques qui se posent dans les Hautes-Alpes ?
Le problème principal est la présence sur le terrain de nos services. Malgré un maintien de nos services à l’échelon départemental, le STAP rencontre des difficultés de personnel (l’effectif est passé de 7 à 5 personnes en deux ans) ce qui implique inévitablement un accroissement des difficultés pour assurer des missions en évolution constante (réformes liées à l’urbanisme, injonctions de plus en plus pressante de nos hiérarchies par le biais de nouveaux outils informatiques, en terme d’accueil du public, de délais de réponse etc…). Comme précédemment cité on nous couvre d’outils, on « camembérise » nos missions pour des motifs liés à l’analyse et au service rendu, alors qu’une des solutions rapide serait de nommer le personnel nécessaire à l’accomplissement de ces missions pour un service rendu au public plus rapide et plus efficace.
De manière générale, les problématiques liées à la nature du Département des Hautes-Alpes sont celle liées à tous ces territoires ruraux et touristiques enclavés où le manque chronique de services publics et leur fermeture systématique ne peut plus être en cohérence avec un aménagement du territoire cohérent et égalitaire pour chaque citoyen. L’accès à la culture n’échappe pas à la règle. Comme pour l’éducation ou la santé, il s’agit d’une question de moyens et de la politique que souhaite entreprendre les acteurs de cet aménagement du territoire. Les déserts créent de l’inégalité et creusent les déficits et cela est vrai en matière de santé, d’éducation, de culture et d’accès aux services publics. Un outil comme la RGPP sous couvert de rationaliser et d’organiser contribue à cette désertification et participe au déménagement de nos territoire ruraux. Il faut interpeller nos décideurs pour qu’ils le reconnaissent enfin, mais ça c’est une question de culture !!!