Dans un rapport demandé par le Sénat publié le 9 septembre, la Cour des Comptes cultive comme d’habitude son obsession anti fonctionnaires en demandant aux agents de l’Etat et de la Fonction publique toujours plus de « productivité » et d’austérité salariale.

Alors qu’elle constate pourtant clairement que sur la période 2003-2013, les rémunérations de la Fonction publique ont évolué nettement moins que dans le secteur privé.et que le ralentissement de la masse salariale est particulièrement prononcé depuis 2011, la cour des comptes estime malgré tout que les économies actuelles faites sur la masse salariale de l’Etat sont insuffisantes et elle invite à une économie supplémentaire de 450 millions d’€ par an ! Elle prétend aussi étendre ces restrictions aux versants territorial et hospitalier.

Alors qu’il avoue mal connaître la situation, ce rapport propose à la fois d’augmenter le temps de travail, et de mettre les personnels toujours plus en concurrence les uns vis à vis des autres.

Il reprend des pistes que la négociation PPCR a permis d’écarter, au moins temporairement, comme celle d’une accentuation de la prise en compte du mérite pour l’avancement d’échelon alors que le protocole prévoit une cadence unique, ou d’autres qui vont à l’encontre des propositions ministérielles de faciliter les changements de grade, voire qui aggrave l’individualisation des carrières et des rémunérations. Certaines propositions aggraveraient mêmes les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes.

La Cour des Comptes, aveuglée par sa vision uniquement comptable des dépenses, ne souligne ni ne mesure jamais l’apport de la Fonction publique au pays et sa population.

Pour la FSU, les économies imposées sans relâche à la Fonction publique renforcent l’enfoncement du pays dans la crise et du désespoir d’une partie croissante de la population.

La cour des comptes serait sans doute mieux inspirée, plutôt que de passer son temps à réfléchir aux moyens d’appauvrir encore ce qui n’est déjà plus très riche aux moyens d’accroître significativement les recettes en dirigeant notamment par exemple ses feux sur les fraudes fiscales qui gangrènent le budget de l’État et son action.

Pour la FSU, il est plus que jamais indispensable d’avoir une fonction publique qui réponde aux besoins, et cela passe par les recrutements nécessaires et une politique salariale en rupture avec celle conduite ces dernières années.

La FSU invite les personnels à se saisir de la votation pour les salaires et l’emploi qu’elle organise conjointement avec CGT, Solidaires et la FA FP. du 21 septembre au 3 octobre et à se mobiliser lors de la journée interprofessionnelle du 8 octobre.

Les Lillas le 10 septembre 2015