Lettre aux parents d’élèves

La première mission de l’école est de faire réussir tous les élèves et de n’en laisser aucun sur le bord du chemin.

Aujourd’hui, l’école doit permettre à chaque élève de poursuivre sa scolarité, de s’intégrer et de s’adapter, dans une société en évolution permanente. Pour cela, il faut non seulement bien maîtriser la langue et les mathématiques mais aussi la littérature, les sciences, l’histoire, la géographie, les arts, l’éducation physique … et des apprentissages nouveaux comme les langues vivantes ou l’utilisation des nouvelles technologies … Mais aujourd’hui encore, malgré les progrès réalisés par l’école, trop d’élèves sont en situation d’échec scolaire, souvent synonyme de précarité et parfois d’exclusion.

Le projet de loi pour l’école, présenté au parlement, affiche l’objectif de faire réussir tous les élèves. En réalité, il ne présente aucune proposition de nature à lutter réellement contre l’échec scolaire dès l’école maternelle et élémentaire. Les 15 % d’élèves en difficulté à l’entrée au collège ne sont pas une fatalité. C’est pourquoi les trois heures de soutien proposées par le Ministre, en imaginant que les moyens y soient consacrés, ne peuvent être l’unique réponse. De plus, cette proposition n’est pas nouvelle, son efficacité réelle n’est pas démontrée, elle risque d’enfermer certains élèves dans leur échec. Nous pensons, au contraire, qu’il faut mettre en œuvre des pratiques pédagogiques diversifiées, des situations de classe innovantes. Les enseignants souhaitent faire évoluer leur métier, travailler autrement et mieux. Sur toutes ces questions, ils portent eux aussi des propositions. Des solutions existent : plus d’enseignants que de classes pour une meilleure prise en charge des élèves, une meilleure formation avant et pendant la carrière, plus de travail en équipe… Mais le Ministre fait semblant de les ignorer…

La qualité de notre école est aussi menacée par le manque de moyens. Aujourd’hui, tous les parents qui le souhaitent ne peuvent inscrire leurs enfants à l’école maternelle dès deux ans, dans de bonnes conditions. Le nombre d’élèves par classe reste souvent trop élevé et la rentrée 2005 verra une nouvelle dégradation : 700 créations de postes pour 45 000 élèves supplémentaires (1 poste pour 64 élèves).

L’avenir de l’école est lié au budget et à la loi d’orientation, ni l’un ni l’autre ne sont à la hauteur de l’enjeu. La copie du gouvernement est à revoir. Nous serons en grève le jeudi 10 mars.

Nous espérons que vous partagez notre ambition et qu’ensemble nous transformerons l’école pour la réussite de tous.