Comme annoncé dans le bulletin papier de la FSU 05 vous trouverez ci-dessous l’article complet.

Changement d’ère ?

Tout syndicat traite des dossiers concrets : tel barème de promotion, telle ouverture/fermeture de classe, telle circulaire de rentrée…

Un syndicat de lutte s’efforce de les traiter en lien avec ce qui les conditionne : budgets, choix économiques, stratégies de l’UE…

Tout syndicaliste aspire à un changement d’air ; les syndicalistes de lutte s’efforcent de comprendre le changement d’ère

Hier, les richesses crées par le seul travail devenaient, pour part, profit industriel et financier, pour part, « dépenses » sociales.

A condition de lutter (45, 68…) les « décideurs » passaient des compromis.

Aujourd’hui, la caste financière exige toujours plus de « rentabilité » dans sa guerre économique ; il lui faut donc moins d’éducation, moins de santé, moins de retraites, d’emploi, de démocratie. C’est un changement d’ère qui repose la question du choix de société.

4 chiffres : oui, on peut faire autrement

Les richesses produites doublent tous les 50 ans, mais :

- Dette publique envers les « marchés financiers » : 14% du PIB en 74, 82% en 2010. C’est le 3ème poste du budget.

- Allègements accordés au patronat : manque à gagner de l’Etat = 172 milliards en année pleine, soit les 2/3 des recettes fiscales nettes.

- Au total (cadeaux fiscaux, intensification de l’exploitation, compression des salaires : depuis 1980, le capital a récupéré sur notre dos 200 milliards d’euros par an. Le seul retour au « partage » de 1980 règle le financement des retraites et de la Sécu dans son ensemble.

L’arsenal des mensonges :
- Défaut de compétivité contre les acquis sociaux.
- Déficit contre les services publics.
- Flexibilité contre les statuts, les conventions collectives.
- Vieillissement contre les retraites.
- Equité pour tirer vers le bas.
- Partage (des sacrifices)…

Mode d’emploi de la défaite versus Mode d’emploi pour gagner

- Accepter l’intox dominante (dette, déficit, compétitivité…) ou affronter les effets (ex : non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux), c’est affronter les causes (ex : le prétendu déficit)

- Réduire les enjeux de façon strictement catégorielle, technique ou juridique ; émettre des vœux pieux, quémander des mini-miettes ou avancer des propositions unificatrices et réellement alternatives

- Croire au prétendu « dialogue social » (à quelle sauce préférez- vous être mangés ?), aux commissions concertatives dans les conférences pré-calibrées et les salons ministériels ou une mobilisation unitaire interpro sur le fond comme condition pour de véritables négociations qui aboutissent

Et le quizz du Cahier de vacances (10 réponses) :



1) Mieux vaut être très patient et recevoir (peut-être) des miettes, que revendicatif et sanctionné : Réaliste ou suicidaire ?

2) Echanger un emploi statutaire contre deux demi-emplois précaires : modernisme ou capitulation ?

3) Les prédateurs convertis à l’intérêt général (banque éthique, patron philantrope, UE sociale, guerre humanitaire) : perspective / illusion ?

4-5) L’austérité ? Mieux vaut qu’elle soit de gauche que de droite. La crise ? (elle tombe du ciel / elle est le produit du système)

6) Renflouement (des banksters), cadeaux fiscaux (au grand patronat), exonérations… /continuons (compétitivité oblige), il faut arrêter, exiger le remboursement de ce qui n’a pas servi aux besoins sociaux.

7) Interdire les licenciements, surtout quand la boite joue au poker financier, licencie, délocalise, gave ses actionnaires : utopie / urgence ?

8) Les mobilisations interpro ? Impossibles ? Indispensables ? Comment y parvenir ?

9) Changer la vie ? Dans les siècles des siècles ? Par un bulletin de vote ? Par une potion miracle ?

10) L’ennemi c’est la finance… de quel François cette tirade ?

Entre 5 et 10 : bravo ! Vous avez raison : rien n’est éternel, ni la mal vie, ni les reniements, ni le capitalisme. Ne nous décourageons pas. Bonnes vacances.

Critiques ou remarques bienvenues au : renebarthes@wanadoo.fr